Modifié le 27 décembre 2024
Un professeur d’université raconte qu’une des questions qui reviennent le plus souvent est la suivante : « Que me conseillez-vous comme meilleure traduction de la Bible ? » Et peut-être vous posez-vous la même question. Vous êtes alors sur la bonne page.
Parmi les traductions de la Bible, en français comme dans les autres langues, il existe beaucoup de versions falsifiées dont les ennemis de Jésus-Christ se servent pour se tourner contre lui. Saint Léon le Grand disait à leur sujet : « Comment peuvent-ils tromper les simples, si ce n’est en enduisant leurs coupes envenimées d’un miel doux ? »
Mieux vaut donc y regarder à deux fois, d’autant plus que les premières traductions françaises de la Bible sorties de l’imprimerie n’eurent pas bonne presse et furent la plupart condamnées par l’Église. À notre connaissance, il faut attendre le XVIIe siècle pour avoir la première Bible imprimée, reconnue par l’Église.
Nouveau Testament traduit par le père Denis Amelote. Première traduction en français de la Bible, qui, à notre connaissance, ait été approuvée par l’Église.
« Pour moi, je ne croirais pas à l’Évangile si l’autorité de l’Église catholique ne m’y portait. »
Nous prenons cette déclaration de saint Augustin à notre compte et nous suivrons au long de cet article les consignes que l’Église nous a données pour reconnaître la meilleure version de la Bible.
En effet, l’Église catholique jouit d’une primauté sur la Sainte Écriture. Non pas en ce sens que ce serait de l’Église que la Sainte Écriture tiendrait sa nature ou son autorité, mais parce que la connaissance adéquate de l’Écriture ne peut être donnée que dans l’Église qui est nécessaire :
Sans l’Église, la Bible demeure un livre fermé, sans autorité ni règle en dehors de celui qui la lit. La Sainte Écriture n’est pas donnée directement à nous, mais à l’Église qui en possède la clef par la Tradition apostolique et par assistance du Saint-Esprit.
L’Église défend de faire usage :
Le texte de la Bible qui a valeur d’original est la Vulgate. « Elle doit être tenue pour authentique, et personne ne saurait avoir l’audace ou la présomption de la rejeter sous n’importe quel prétexte » nous dit le concile de Trente (IVe session). Et Pie XII précise qu’elle est « absolument exempte de toute erreur en ce qui concerne la foi et les mœurs ». Le texte de la Vulgate est en latin. Il est dû à saint Jérôme, et fut réalisé à partir de l’hébreu, du chaldéen et du grec, à la demande du pape saint Damase.
Il serait trop long d’exalter ici tout le mérite de la Vulgate. Notons seulement ceci :
C’est pourquoi, les versions qui circulent depuis une centaine d’années et qui sont traduites sur les « textes originaux », bien qu’autorisées pour certaines d’entre elles, sont beaucoup moins recommandables que celles qui sont traduites depuis la Vulgate. C’est le cas pour la Bible du chanoine Crampon.
La Bible de Glaire, traduite depuis la Vulgate par l’abbé Jean-Baptiste Glaire parut la première fois dans les années 1870 et fut approuvée par Pie IX. Elle fut ensuite améliorée et enrichie de notes par l’abbé Fulcran Vigouroux (1890). Elle est la seule disponible en boutique.
Caractéristiques :
La Grande Bible de Tours fut traduite depuis la Vulgate par les chanoines Jean-Jacques Bourassé et Pierre-Désiré Janvier, professeurs au séminaire de Tours. Elle fut publiée par Mame en 1843.
Peut-être l’éventail vous semble-t-il réduit et restez-vous sur votre faim. Répondons d’abord qu’il n’est pas nécessaire de disposer de pléthore de traductions. Les catholiques anglais n’ont jamais eu d’autre traduction que la fameuse Douay–Rheims Bible ; ils n’ont pas idée de citer la Sainte Écriture depuis une autre version.
En revanche, il est bien dommage qu’il n’y ait qu’une seule édition neuve disponible pour chacune des bonnes traductions mentionnées plus haut. On se serait attendu à ce que le Livre sacré par excellence fût publié sous davantage de formes :
Cela manifeste le peu d’intérêt qu’éprouvent les catholiques pour la Sainte Écriture. Nous espérons que quelque bon éditeur réparera cette lacune.
Nous vous souhaitons bonne trouvaille et surtout bonne lecture dans ces prairies fertiles et délicieux jardins dans lesquels le troupeau du Seigneur trouve une force admirable et un grand charme (Léon XIII, encyclique Providentissimus Deus).
À aucun moment les bibles d'Osty et de Jerusalem ne sont considérées comme étant à exclure par les autorités catholiques.
Merci pour votre réponse.
Il est vrai que ni la bible d’Osty ni la Bible de Jérusalem n’ont été condamnées explicitement. Toutefois, l’une et l’autre tombent sous plusieurs condamnations générales de l’Église, pour les motifs mentionnés dans notre article. Vous trouverez sous ce lien le texte traduit en français de ces condamnations.
Par exemple, la bible de Jérusalem dit à propos du livre d’Isaïe : « La dernière partie du livre. ch. 56-66, a été considérée comme l’œuvre d’un autre prophète qu’on appelle « Trito-Isaïe », le troisième Isaïe. On reconnait généralement aujourd’hui que c’est un recueil composite. » Cette affirmation est bien condamnée par la commission biblique pontificale.
Je ne suis pas bien sûr de comprendre. L’Église défend-elle d’utiliser sa propre traduction officielle de la Bible pour la liturgie ?
Pouvez-vous m’éclairer ?
Merci d’avance,
Charles
Merci pour votre question intéressante.
La traduction officielle liturgique de la Bible contient plus d’un passage en contradiction avec l’enseignement de l’Église (l’histoire de la création est « un mythe mésopotamien », celle de Jacob est une « légende », l’épître aux Hébreux n’est pas de saint Paul…).
Mais vous touchez à un problème plus vaste. l’Écriture-Sainte n’est pas le seule domaine où se manifestent de telles contradictions ; nous en sommes préoccupés tout autant que vous. La liturgie, la doctrine sur l’appartenance à l’Église, etc. sont matière à semblables oppositions. Dès l’Introduction générale de la traduction officielle, vous trouverez une passage qui contredit ce que dit l’Église sur sa propre formation : « Chaque fois que la parole de Dieu est proclamée à un groupe réuni pour l'écouter, l’Église se constitue. » Tandis que Pie XII enseigne que c’est Jésus-Christ qui a fondé l’Église : « Notre-Seigneur est le Fondateur, la Tête, le Soutien, le Sauveur de ce Corps mystique. »
Je vous renvoie sur ces questions à l’ouvrage : La foi est inaltérable, fort éclairant sur ce sujet.