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Psautier de saint Louis
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Les plus beaux commentaires des Psaumes

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Ambroise

Modifié le 21 janvier 2024

« Je me souviens que les Vêpres du dimanche présentaient quelque chose d’obscur pour moi. Lorsque j’entendais par exemple le verset du Psaume 113 : Les montagnes bondirent comme des béliers et les collines comme des agneaux de brebis, je trouvais si bizarre de voir des montagnes ou des collines bondir. »

Ainsi parlait un bon chrétien, relatant ses souvenirs d’enfance. Ce ne fut sans doute pas un cas isolé. Qui d’entre nous ne s’est jamais senti sur sa faim en voulant comprendre un passage d’un office liturgique ? Qui n’a jamais trouvé mystérieux certains versets que l’on entend à la messe, à l’introït, par exemple, ou à l’offertoire ?

C’est que de tout temps, les Psaumes ont dû être expliqués. Dans les monastères, on assignait au jeune novice un ancien qui l’initiait à la vie spirituelle, à l’intelligence de la liturgie et au sens des Psaumes.

Quels sont les meilleurs commentaires disponibles en français ? Lequel vous convient le mieux ? Découvrons cela sans tarder, après avoir jeté un coup d’œil général sur le livre des Psaumes et sur les avantages d’un bon commentaire.

Saint Augustin Avranches

Saint Augustin commence son commentaire sur les Psaumes.
Avranches, BM, ms. 76, folio 1 verso.

Le livre des Psaumes

Le livre des 150 Psaumes est un des principaux de la Bible. Il est le seul qui forme, d’un bout à l’autre, une prière. Le roi David en est l’auteur humain pour la majeure partie. Au sens littéral et historique, les Psaumes sont l’expression des louanges et des prières du saint Roi à travers les vicissitudes de sa vie. Au sens figuré, c’est Jésus-Christ qui parle ; c’est aussi son Église : Psalmus vox Ecclesiæ est, dit saint Ambroise : le Psaume est la voix de l’Église.

L’auteur principal de ce livre, comme de toute la Bible, est Dieu lui-même. Les Psaumes sont donc des prières inspirées, qui, « lorsque nous les chantons, ouvrent la voie par où le Seigneur vient jusqu’à notre cœur pour nous enflammer de la grâce de son amour » (Saint Grégoire le Grand). La richesse du psautier est telle que saint Thomas d’Aquin n’a pas craint de dire : « Tandis que chaque livre de l’Écriture sainte contient des matières particulières, le psautier renferme la matière générale de toute la théologie. » Et plus loin : « La raison pour laquelle le psautier est le livre le plus utilisé dans l’Église, c’est qu’il renferme toute l’Écriture. »

Comprendre les Psaumes

Certains Psaumes sont faciles à comprendre. D’autres cependant demandent à être expliqués, quant au sens figuré, souvent même quant au sens littéral. Il est nécessaire de faire appel à la Tradition, dont les Pères de l’Église sont les témoins, et aux commentateurs qui ont hérité d’eux.

Sans un guide de lecture, on s’exposerait à passer à côté de trésors ou à verser dans des erreurs d’interprétation. Ce que le père Emmanuel, du Mesnil-Saint-Loup, disait à ses moines s’applique à toute âme désireuse de vivre des Psaumes :

« Bien avant saint Benoît, saint Paul avait dit : Je prierai de cœur, mais je prierai aussi avec intelligence ; je psalmodierai de cœur, mais je psalmodierai aussi avec intelligence (I Cor. XIV, 15).
Ainsi la voix, le cœur, l’intelligence, tout ce qui est en nous, tout ce qui est nous, doit contribuer à la louange de Dieu. La voix chante, le cœur aime, l’esprit goûte, anime, vivifie la psalmodie et la rend digne de Dieu.
Il est bon de chanter, il est bon d’aimer : mais chanter et aimer avec intelligence, c’est la perfection ; et la perfection est requise quand il s’agit de l’office divin. Le religieux sur la terre ayant à s’unir à l’office de l’ange dans le ciel doit s’efforcer de s’élever jusqu’à l’ange sur les deux ailes de l’intelligence et de l’amour.
Donc, il faut savoir. […]
Il faut savoir. Toute la tradition bénédictine est là. Là aussi est la raison de tant de travaux, commentaires, explications, gloses sur les Psaumes et l’Écriture, qui ont occupé les enfants de saint Benoît dans tous les siècles. Ils voulaient comprendre, ils voulaient savoir, afin de chanter avec intelligence, et de glorifier davantage Celui qui est à la fois lumière et amour, vérité et charité. »

Saint Jean Chrysostome, avec le ton qu’il pouvait prendre face aux abus de son temps, s’exprime en ces termes :

« Des reproches assez sévères pourraient être adressés à ceux qui chantent tous les jours, avec les lèvres, des paroles, sans rechercher le sens renfermé dans ces paroles.
Supposez qu’une eau pure et limpide s’offre à vos yeux. Vous ne pouvez pas vous empêcher d’aller tout près, d’y tremper vos mains, de boire de cette eau ; dans une prairie chaque jour fréquentée, on ne résiste pas au plaisir de cueillir quelques fleurs. Quant à vous, qui, depuis l’enfance jusqu’au dernier jour de votre vieillesse, ne faites que chanter ce Psaume, vous en savez les mots, voilà tout.
Il y a là un trésor caché, vous êtes assis à côté ; vous avez une bourse magnifique, vous la portez à droite et à gauche, mais toujours scellée et fermée, et il n’est personne parmi vous que la curiosité excite à rechercher ce que veut dire ce Psaume. Ni recherches, ni examen. Et cependant, on ne peut pas dire que la clarté du Psaume soit faite pour nous endormir, que le sens se présentant de lui-même il n’y a pas lieu de faire des recherches. »

Le livre des Psaumes est celui de l’Ancien Testament sur lequel on a le plus écrit. On compte environ 1200 commentaires. Leur valeur est très inégale. Il en existe peu en français ; nous vous proposons ici les meilleurs de ceux qui se trouvent actuellement en librairie.

Les meilleurs commentaires des Psaumes

1. Saint Augustin : Discours sur les Psaumes

Peu avant son baptême, saint Augustin reçoit le coup de foudre en ouvrant le livre des Psaumes. C’était chez un ami, à Cassiciacum. C’est lui-même qui le raconte dans ses Confessions :

« Quels étaient mes transports, ô mon Dieu, quand je lisais tout haut les Psaumes de David, ces cantiques de la foi, ces hymnes de la piété qui bannissent l’orgueil ! Novice encore dans la science de votre amour, je partageais les loisirs de ma retraite avec Alypius, catéchumène comme moi, et avec ma mère, compagne inséparable, femme à la foi virile, unissant à la sérénité de la vieillesse la charité d’une mère et la ferveur d’une sainte.
Avec quel enthousiasme je récitais ces Psaumes et de quelle flamme ils m’embrasaient pour vous ! Je brûlais de les chanter à toute la terre, s’il était possible, pour confondre l’orgueil du genre humain. Et ne se chantent-ils pas dans le monde entier ? »

Bientôt baptisé, et plus tard sacré évêque, il consacra une part importante de sa prédication à exposer ce qu’il avait étudié et contemplé dans les Psaumes. Ces sermons furent rassemblés en un volume qui prit au XVIe siècle le nom de Enarrationes in Psalmos : Discours sur les Psaumes.

Le préfacier de la présente édition affirme à juste titre : « Les discours sur les Psaumes sont au même rang que les Confessions ou la Cité de Dieu, le chef-d’œuvre de saint Augustin par excellence : puissance du commentaire, ardeur de l’inspiration, perfection de la langue, ampleur de la vision, jubilation de la pensée, joie de l’esprit, intensité de la prière » (Jean-Louis Chrétien).

Saint Augustin commente avec une abondance qui varie d’un Psaume à l’autre. Mais le centre de son ouvrage, c’est Jésus-Christ. Redisons-le une fois pour toutes, Jésus-Christ parle dans les Psaumes par la bouche de David. C’est là une vérité qui brille chez tous les commentateurs, mais peut-être plus chez saint Augustin qu’ailleurs.

D’autre part, aucun autre n’a sans doute davantage manifesté son immense amour du psautier.

« Pour être loué dignement par l’homme, Dieu s’est loué lui-même, et c’est dans cette louange due à la condescendance divine que l’homme a trouvé la manière de le louer. »

En quelques mots, le saint condense sa vision très lumineuse de la louange divine.

Saint Augustin trouve mille occasions d’instruire sur des points fort divers. Tantôt il rappelle les différents devoirs du chrétien, tantôt il se fait le défenseur des vérités de la foi ; en passant, il rappelle telle question qui risque d’être négligée.

Voici, à titre d’exemple, un très beau passage sur la loi naturelle, inscrite dans notre cœur :

« Au moment où la main du Créateur nous tirait du néant, la Vérité a écrit au fond de nos cœurs ces paroles : Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse (Tob. IV, 16). Personne ne pouvait ignorer ce principe, même avant que Dieu donnât sa loi, car il devait servir à juger ceux-là mêmes à qui la loi n’avait pas été donnée. Mais, afin d’empêcher les hommes de se plaindre, et de dire qu’il leur avait manqué quelque chose pour opérer leur salut, on écrivit sur des tables ce qu’ils ne lisaient plus dans leurs cœurs. Ce principe y était gravé, mais ils ne voulaient pas le lire.

« On plaça donc sous leurs yeux ce qu’ils seraient obligés d’apercevoir dans leur conscience : la voix que Dieu lui fit entendre au dehors, força l’homme à rentrer en lui-même, selon cette parole de nos livres saints : L’impie sera interrogé dans ses pensées (Sap. I, 9). Où se rencontre une interrogation, là se trouve une loi. Les hommes, recherchant les biens extérieurs, sont comme sortis hors d’eux-mêmes : alors, on leur a donné une loi extérieure, une loi écrite. Il ne faudrait pas conclure de là qu’il n’y avait pas de loi gravée dans le cœur humain : seulement, ô homme, comme tu avais pris la fuite, et que tu t’étais éloigné de ton propre cœur, le Dieu qui se trouve partout arrête ta course vagabonde, et te force à rentrer en toi-même. »

Saint Augustin

Caractéristiques :

  • texte français sans l’original latin
  • traduction du XIXe siècle, reprise telle quelle
  • commentaire complet des 150 Psaumes (dont certains commentés deux fois)
  • deux volumes :
    • Vol. 1 : du Psaume 1 au Psaume 80 (1591 pages)
    • Vol. 2 : du Psaume 81 au Psaume 150 (1486 pages)
  • prix : 73 € / volume

Voir Discours sur les Psaumes

2. Saint Bruno : Commentaire des Psaumes

Saint Bruno nous livre un commentaire plus systématique, où chaque verset est développé de façon assez constante d’un bout à l’autre du psautier.

Saint Bruno vécut au XIe siècle, soit plus de six siècles après saint Augustin. Aussi son texte apporte-t-il un riche héritage des Pères de l’Église. L’exposé est didactique ; le maître veille à ce que son auditoire ait bien saisi chaque point. Car ce livre est la transcription d’un cours dispensé à Reims, lorsque le futur fondateur des chartreux y enseignait.

Commentaire des psaumes

La présentation de l’édition actuelle est très commode. À gauche, une colonne étroite avec le verset du Psaume ; en regard de chaque verset, dans une large colonne de droite, le commentaire. Il est aisé de s’y retrouver, si l’on cherche une explication sur un passage précis. En fin de commentaire, la traduction française du Psaume. Ci-dessous un exemple. Il s’agit du Psaume 116, le plus court de tous, qui n’a que deux versets.

Psaume 116 saint Bruno

Caractéristiques :

  • texte des Psaumes en latin et en français
  • commentaire en français, sans l’original latin
  • commentaire complet des 150 Psaumes
  • un volume
  • prix : 75 €
  • 1200 pages

3. Saint Thomas d’Aquin : Commentaire sur les Psaumes

Saint Thomas d’Aquin expose les livres de l’Écriture sainte d’une façon particulière. Travail structuré, concis, le maître d’un seul coup illumine toute une demeure ; ceux qui la connaissent y découvrent des nouveaux recoins et ceux qui l’ignorent entrevoient un monde. Au sujet de ses œuvres scripturaires, dom Delatte, abbé de Solesmes, a observé : « Saint Thomas s’est laissé guider par les habitudes de large et puissante synthèse qui sont le caractère de son génie. »

Nous avons beaucoup à gagner à une telle lecture. L’esprit y acquiert un sens de l’unité de la doctrine sacrée. C’est un effort, une gymnastique parfois, mais qui laisse l’intelligence plus forte et plus souple. Le pape Pie XII accorde une grande importance à l’étude des ouvrages bibliques de saint Thomas :

« Ses commentaires sur les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, […] au dire des meilleurs juges en la matière, se distinguent par tant de profondeur, de finesse et de discernement, qu’ils peuvent être comptés parmi les plus grandes œuvres théologiques du Saint et sont estimés comme fournissant à ces œuvres mêmes un complément biblique important. C’est pourquoi si quelqu’un les négligeait, on ne pourrait dire de lui qu’il fréquente le Docteur angélique de façon intime et parfaite. »

Si nous en venons aux commentaires sur les Psaumes, il faut savoir que saint Thomas avait été familiarisé avec ceux-ci dès son enfance. C’est sur le texte des Psaumes qu’il apprit à lire, lorsque, enfant, il fut confié aux moines du Mont-Cassin : selon un biographe, « le psautier était le syllabaire des petits oblats, et les Psaumes, appris par cœur, constituaient la trame de cette vie qui se déroulait dans une ambiance imprégnée de liturgie et de chant ».

Pour saint Thomas, le psautier est surtout un ensemble ordonné non pas historique, mais doctrinal. Le roi David donne une leçon sur la nature de la prière, sur la vie spirituelle et sur le progrès de l’âme dans la sainteté.

Saint Thomas Commentaire sur les psaumes

Caractéristiques

  • texte français sans l’original latin
  • incomplet : saint Thomas nous a livré les commentaires des Psaumes 1 à 54 seulement
  • en appendice : leçon inaugurale de frère Thomas, De l’éloge de la sainte Écriture
  • un volume
  • prix : 107 €
  • 798 pages

4. Dom Jean de Monléon : Commentaire des Psaumes

À ceux qui sont familiarisés avec les ouvrages de dom de Monléon, ce livre ne demande pas à être présenté. Il concentre toute la sève du moine bénédictin : érudition biblique, connaissance profonde des Pères de l’Église, sens chrétien dans l’interprétation de la Sainte Écriture, onction et précision doctrinale dans les exposés spirituels… Bref, un vrai délice de lecture.

On y retrouve à la fois le savant qui écrivitt les ouvrages Les Patriarches, Josué et les Juges, Moïse, David, Daniel, etc. et le directeur spirituel qui commente Les instruments de la perfection ou qui écrit le Traité sur l’oraison.

Les commentaires sont courts. L’ouvrage se distingue nettement, quant au style, en deux parties :

  1. Du Psaume 1 au Psaume 50, vous avez une sorte de Catena aurea, une chaîne d’or, où l’auteur coordonne des citations des Pères et docteurs.
  2. Du Psaume 51 jusqu’à la fin, c’est le père qui parle à ses fils spirituels. Je vous laisse découvrir…

Voici un extrait à propos du verset 18 du Psaume 106, Leur âme avait en horreur toute nourriture, et ils étaient près des portes de la mort :

« Cela vient de ce que l’âme lit toutes sortes de choses inutiles : L’estomac reçoit toutes sortes de viandes ; mais entre les nourritures, l’une est meilleure que l’autre, dit l’Ecclésiastique (XXXVI, 20). En effet l’âme mange tout ce qu’elle rencontre, et elle ignore s’il y a un aliment qui est meilleur que les autres. L’âme rassasiée foulera aux pieds le rayon de miel, dit l’auteur des Proverbes (XXVII, 7) ; et l’Ecclésiastique : Ne vous jetez pas sur tous les aliments, car l’excès des mets cause des maladies (XXXVII, 32-33). C’est ainsi que Daniel s’abstenait des aliments de Nabuchodonosor, et Tobie de ceux des Gentils. […]

« Le dégoût des choses spirituelles arrive aux plus grands saints, parce que Dieu veut les purifier par cette épreuve. Mais souvent aussi il est le fait de notre négligence, de notre manque de piété, de notre dispersion. »

Derrière son allure un peu brute d’imprimerie, ce livre cache des merveilles de conseils spirituels où plane une lecture intelligente de la Bible et imprégnée de foi.

Commentaire Dom de Monleon

Caractéristiques

  • texte des Psaumes en latin et en français
  • commentaire en français
  • commentaire encore incomplet : il porte sur les Psaumes 1 à 19, 31, 34, 42, 44, 46-47, 50-51, 53 à 76, 81 à 94, 96 à 116, 118, 122 à 125, 133 & 138.
  • un volume
  • prix : 28 €
  • 354 pages (présentées en deux colonnes)

5. Saint Hilaire de Poitiers : Commentaires sur les Psaumes

Nous avons voulu mentionner l’œuvre de saint Hilaire, car il fut un des premiers Pères à commenter les Psaumes : saint Jérôme et saint Augustin en parlent, et l’ouvrage existe en français quoique difficilement trouvable en librairie.

« Tout le livre des Psaumes est semblable à une grande et belle cité en laquelle se trouvent de nombreux et variés petits temples dont les portes sont fermées par diverses clefs appropriées à chacun, clefs qui se trouvent amassées et entremêlées en un seul lieu » (Saint Hilaire, instruction préalable au commentaire des Psaumes).

Saint Hilaire revient souvent sur le thème de ses combats pour la défense du dogme de la divinité de Jésus-Christ. Le texte se présente comme un cours, un développement de la lettre du psalmiste.

Comparatif

Saint AugustinSaint BrunoSaint ThomasDom de MonléonSaint Hilaire
Psautier complet
Commentaire en français
Commentaire en latin
Psaumes en français
Psaumes en latin
Nombre de pages3077 / 2vols12007983541524
Prix146 € / 2vols75 €107 €28 €83 €
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Le dernier mot

Un commentaire à ne pas négliger – peut-être le plus salutaire – est celui que nous offre l’Église dans ses chants liturgiques. La musique est éloquente à un haut degré et emprunte un langage plus expressif que les mots.

Un témoin raconte le trait suivant à propos de dom Gajard, célèbre maître de chœur de l’abbaye de Solesmes :

« Lorsque nous étions au noviciat, nous avions remarqué quand nous lui servions la messe, qu’après avoir lu l’introït, le graduel, l’offertoire, la communion – toutes les pièces de chant, en somme –, il marquait une pause, non prévue par les rubriques, et s’absorbait en méditation. Un jour, l’un de nous s’enhardit à lui demander pourquoi il s’arrêtait ainsi, et il obtint cette réponse : Pour ces pièces de chant, le missel ne donne que le texte, susceptible de bien des interprétations. Ce qui m’intéresse, moi, c’est de connaître l’interprétation de l’Église, et je crois qu’elle est très clairement exprimée par la mélodie dont ce texte est revêtu dans le Graduel. Alors, je m’arrête pour y penser un peu. Le grégorien, voyez-vous, c’est le commentaire officiel, donné authentiquement par l’Église elle-même, des textes liturgiques. »

Les enregistrements des Psaumes dans les disques Noël ou Vêpres et complies par les moines de Solesmes, ou encore dans Noël, Pâques ou Assomption des moines de Fontgombault sont une illustration vivante de la beauté des Psaumes et de leur puissance de prière contemplative.

Enfin, dans son Année liturgique, dom Guéranger fait précéder le texte des Psaumes d’un chapeau qui en indique le ton général. Il insère ici ou là dans la traduction des courtes paraphrases en italique qui jettent une lumière sur l’application du texte au mystère que l’on célèbre.

Nous vous souhaitons donc de pouvoir pénétrer un peu plus le sens des Psaumes afin qu’ils vous soient un aliment salutaire. Dom Guéranger fait remarquer : « Dans les âges de foi, c’est toujours par les Psaumes que Dieu s’est communiqué aux âmes. »

Image en tête de l’article : Le roi David en prière devant le Christ qu’il annonce tout au long de ses Psaumes.
Psautier de saint Louis, 1270-1274, fol. 433. Source : gallica.bnf.fr

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